NOEL SURPRISE CHEZ LES TOUAREGS!
Un peu avant Noël …. dans des temps très anciens……. Sur les contreforts de l’Atlas, dans les dunes du Sahara……… un village de tentes noires, habitations traditionnelles des Touaregs, les hommes bleus du Désert, vivaient des familles de marchands, nomades, transporteurs de denrées et d’épices, caravaniers.
Dans une de ces grandes et belles tentes Touarègues vivait une famille, Farid, le père, Kadhija, la maman et leur fils Razzi.
Farid était à la fois marchand et caravanier.
Il possédait deux méharis, ces vaisseaux du désert qui servent au transport des marchandises et des hommes.
Il n’était pas bien riche, et quand il le fallait, il empruntait des bêtes à son frère pour répondre aux demandes des clients et pour gagner de quoi faire vivre sa famille.
Sa femme, Kadhija tenait sa tente parfaitement, propre, accueillante, les thé toujours prêt pour l’invité de passage.
Elle s’occupait de leur petit troupeau de chèvres et de moutons.
Ils s’en nourrissaient et leurs peaux, tannées et travaillées servaient de couvertures, de tapis et aussi de vêtements pour les froides nuits du désert.
Razzi allait à la classe du village, et les jours sans école, il gardait le troupeau.
A l’approche de Noël, Farid dut partir accompagner de riches marchands.
En plus de ses deux dromadaires, il dut emprunter les trois bêtes de son frère.
Quand il revenait, il partageait avec lui les gains de son transport.
C’était ainsi, ils partageaient leurs revenus.
Kadhija et Razzi restèrent au village.
Comme les fêtes approchaient, ils se mirent à décorer la tente pour honorer Noël.
Kadhija fit des gâteaux aux dattes, des gâteaux au miel, à la noix de coco. Elle prépara la viande. attendant En le retour de Farid.
Lors de son retour , Farid fut pris dans une subite tempête de sable.
Il en avait déjà vécues, mais comme celle là, jamais!
Le vent rugissait et soulevait des tonnes de sable qui piquait les yeux, s’infiltrait partout.
Pour se protéger, Farid creusa un trou dans le sol, au pied d’un rocher et s’y tapit, attendant que la tempête s’apaise.
Il faisait déjà nuit. Farid attendit et dormit un peu tant il était fatigué de sa longue route.
Au petit matin, le calme était revenu.
Plus un souffle de vent, plus de sable qui vole……… Mais, non plus, plus de bêtes.
Affolées, et sûrement mal attachées elles s’étaient enfuies.
Il regarda autour de lui, les cherchant, scrutant l’horizon, mais, le paysage avait complètement changé.
Tout était transformé. Il ne reconnaissait plus rien.
Il était là, seul au milieu du désert, complètement désorienté. Plus de point de repère, plus rien.
Soudain, il vit d’étranges petites boules blanches, légères comme du duvet tomber du ciel.
Surpris, il essaya de les toucher, mais chaque fois qu’un de ces petites boules se posait sur sa main, elle fondait, et il ne restait qu’une gouttelette d’eau.
Il était très intrigué. Il n’avait jamais vu pareille chose.
Le ciel était pourtant d’un beau bleu azur, sans un nuage et il se demandait comment il allait pouvoir retrouver son chemin.
Et, ces étranges plumettes tombaient si fort qu’ en s’amassant sur le sol, elle formèrent un épais tapis blanc.
Apeuré, Farid regagna son abri sommaire, se couvrit de sa peau de mouton et attendit que ca s’arrête.
La journée s’avançait et le duvet commençait à s’accumuler autour de lui.
Il regarda autour de lui. Maintenant, tout était blanc, plus de dune. Etrange paysage!
Seule la Lune le regardait,et les étoiles scintillaient dans le ciel.
“Bon, se dit’ il, il faut que je bouge, il faut que je fasse quelque chose,oui, mais quoi?”
Il se frotta les yeux, s’étira, et décida de se remettre en route, pour où, il ne le savait pas.
Où aller?
Comment faire?
Comment se repérer?
Il était désespéré.
Tout à coup, un énorme nuage de poussière blanche, non, pas de la poussière, plutôt comme de la ouate le fit se retourner.
De cette brume blanche apparut un véhicule étrange.
Un véhicule qu’il ne connaissait pas, et non pas tiré par des dromadaires ou des chevaux,
mais par de bizarres bêtes rousses, brunes, aux cornes toutes de travers.
Cet étonnant attelage était dirigé par un non moins étrange personnage;
Pas de “chèche” pour le protéger du soleil et du sable, pas de “boubou”
pour le vêtir, une peau blanche.
Quel étrange accoutrement!
Farid n’était pas un froussard, et la peur, il ne la connaissait pas, mais, à cet instant,
il se demandait bien ce qui se passait et qui était ce personnage inconnu.
Le gros bonhomme lui fit signe et dit :
“Hé Farid, tu sembles perdu au milieu de ce désert.
Et tes bêtes, où sont elles?
Et ton chargement, perdu aussi?”
Farid, très étonné que ce gros bonhomme le connaisse par son nom,
s’approcha quand même
“Oui, j’ai tout perdu.
Il y a eu une énorme tempête et mes bêtes se sont enfuies.
Je ne sais même pas comment je vais faire pour retrouver la route de mon village.
Là-bas, ma femme Kadhija et mon fils Razzi m’attendent pour la fête.
Je ne les reverrai jamais.
Mais, d’abord, qui es tu toi qui connais mon nom, et qui sais tout de moi?”
Et, il se mit à pleurer amèrement.
“Bien sûr, tu ne me connais pas, c’est normal, lui répondit le gros bonhomme rouge,
je ne viens jamais par ici, c’est trop loin,
– Le Père Noël, mais je ne connais pas, répliqua Farid.
– Mais, tu vois , j’existe,je suis là, tâte, touche moi.
Et Farid de tâter le Père Noël.
Et tu sais que cette nuit, c’est la nuit de Noël, et que la Nuit de Noël tous les souhaits se réalisent.
Et toi, que voudrais tu?
– Oh, tu ne pourras pas le réaliser.
On n’a plus de repères!
On ne se retrouvera jamais!
– Ne t’inquiètes pas, dis moi.
Mes rennes connaissent toutes les routes.
– Je voudrais retrouver mon village et ma famille
J’ai tout perdu, même les bêtes de mon frère.
Mais, si je retrouve mon village,
je travaillerais dur pour le rembourser, et après j’achèterais une petite mule,
et après, on verra bien.
Et puis, levant les yeux au ciel :
“Allah pourvoira!”
– Allez, arrête de te désoler de la sorte, viens t’installer à côté de moi.
Obéissant, Farid monta dans le traîneau, se couvrit avec les peaux,
et s’endormit aussitôt.
Il ne rouvrit les yeux qu’en ressentant le choc que fit le traîneau se posant sur le sol.
Eberlué!
Ils étaient dans son village de tentes.
Au bruit occasionné par le traîneau, les amis accoururent,
surpris de voir Farid descendre de cet engin hors du commun et inconnu d’ eux.
“Mais, tu es là, Farid?
Tu n’es pas mort dans la tempête?
Et comment as tu fait pour nous retrouver?”
D’un geste, il montra le Père Noël et dit; :
C’est grâce au Père Noël, sans lui je serais mort à cette heure.
Pourtant, il ne connait pas le Désert, et il m’a trouvé.
Il n’était jamais venu par ici!”
Et tous : “C’est un miracle, c’est un miracle!”
A tout ce brouhaha, arrivèrent Kadhija et Razzi.
-Comment tu as fait?”
– C’est grâce au Père Noël!
Mais eux ne savaient pas qui était le Père Noël.
Il fit donc les présentations.
A ce moment, Père Noël dit :
” Bon, il faut que je m’en aille, car je n’ai que cette nuit pour distribuer tous les cadeaux!”
– Attendez, attendez Père Noël dit Kadhija, vous allez bien prendre un thé bien chaud avant de repartir
Ils se dirigèrent vers la tente de la Famille.
Elle était toute illuminée.
Des bougies et l’encens brulait parfumant l’air tout autour de la tente.
Le Père Noël n’avait jamais bu de thé à la menthe, c’était délicieux,
doux et aussi parfumé.
Farid fut très surpris de voir la tente ainsi illuminée.
:”Mais, pourquoi toutes ces lumières?”
– Nous savions que tu allais arriver cette nuit.
– Mais comment?
– Hier, une étoile est tombée devant notre tente et
une dame toute de blanc vêtue, avec des ailes nous l’a dit.
– C’est merveilleux, mais je n’y comprends rien. dit Farid.
Il faut que je te dise, Kadhija, j’ai tout perdu, mon chargement,
mes bêtes et celles de mon frère.
Nous sommes vraiment pauvres maintenant.
Nous n’avons plus rien.
– Mais, que dis-tu, lui rétorqua t’elle,en riant?
Ton changement est là, bien rangé dans le coin comme d’habitude.
Regarde dans l’enclos, toutes les bêtes sont là depuis ce matin.
Eberlué, Farid ne comprenait vraiment rien.
Il regarda le Père Noël et dit………..
Le Père Noël ne lui laissa pas terminer sa question………
-Farid, je te l’ai dit, c’est la Nuit de Noël, et tout arrive la Nuit de Noël!
Il était sur le départ, puis se ravisant, il se dirigea vers son traîneau et appela tous les enfants
et distribua sur la place tous les paquets qu’il avait.
– Dis moi, Farid, qui vient ici à Noël déposer les cadeaux?
– Personne!
Nous sommes trop loin de toute route, trop isolés, et aussi pas très riches dans le village.
– Je sais maintenant qui viendra ici chaque année, la Nuit de Noël………
Moi !
Je reviendrai, et toi Kadhija, tu me referas ce délicieux thé comme celui
que tu m’as servi toute à l’heure?
Heureuse de voir sa famille réunie, ses amis heureux de leurs cadeaux, elle acquiesça vivement :
“Bien sur Père Noël, volontiers!”
Là -dessus, il remonta dans son traîneau, couvrit ses jambes des ses couvertures de fourrure,
Un coup de fouet claqua dans la nuit, et aussitôt le traîneau s’éleva dans les airs,
suivi d’une nuée d’étoiles scintillantes .
Et on n’entendit plus que le cliquetis des clochettes des rennes.
Et, depuis cette nuit là, tous les ans, un traîneau
et ses rennes se posent sur la place d’un petit village de tentes noires de Touaregs,
et devant la tente de la Famille de Farid, Kadhija et Razzi, toute la famille l’attend, un thé à la menthe bien sucré prêt pour le Père Noël.
C’est çà la féérie de la Nuit de Noël, tout arrive!
Le 10 décembre 2010 – PELAGIE